PSEUDONYME ◭ en ce moment, c'est amulet fighter, mais elle fait bien attention à changer toutes les semaines pour garder son identité secrète. ÂGE ◭ tout juste dix-huit ans. soustraire dix ans pour obtenir son âge mental. ORIENTATION SEXUELLE ◭ bisexuelle. SITUATION AMOUREUSE ◭ néantesque. sauver le monde, ça lui prend trop de temps. SITUATION FINANCIÈRE ◭ elle ne roule pas sur l'or, mais papa et maman prennent toujours garde qu'elle ne manque de rien. CLASSE ◭ troisième classe. ARME ◭ bubblegum et pumpkin, deux pistolets à balles en métal Q. ARRONDISSEMENT ◭ le deuxième, arakawa. AVATAR ◭ yui hirasawa - k-on!


Existe-t-il vraiment des mots pour parler de Sai ? Rien d'assez loufoque pour elle, sans aucun doute. Sai n'est pas humaine. Sai est différente. Tellement différente que ça dérange les bonnes mœurs et qu'elle détonne dans l'organisation bien rangée qu'est la CCG. Sai, on ne peut pas la cerner.
On le devine déjà à son visage qui dévoile une joie constante. Elle a ces yeux qui pétillent toujours comme des bonbons acidulés, ces lèvres roses de poupée, ce petit nez en trompette, ces grands yeux noisettes qui scrutent les tréfonds de votre âme. Les années ont cristallisé un visage enfantin toujours rond qui rayonne d'un optimisme presque déplacé. Ses cheveux sont indociles, ondulations à la teinte chocolat qu'elle ne sait pas dompter. Ou qu'elle n'a pas le temps de dompter. Sai, elle a toujours des mèches devant les yeux, qu'elle tente souvent de discipliner à l'aide de barrettes qu'elle a sans doute volées dans une maternelle (enfin, aucune jeune fille de dix-huit ans bien rangée ne possède de barrettes fleuries, pas vrai ?). Sai, elle s'est perdue le jour où elle devait grandir et devenir adulte. Sai, c'est le syndrome de Peter Pan, c'est l'enfance pour toujours, c'est le soleil en hiver et une fleur dans la neige. Sai, c'est une tâche de couleur dans votre monde trop gris.
On dirait toujours qu'elle ne vit pas dans le monde réel, qu'elle vient d'une réalité parallèle où tout est plus beau, plus pailleté, plus magique. Parce que Sai, c'est la Sailor Moon de la CCG. Sai, elle veut sauver le monde en jupe d'écolière et avec son bâton magique dont elle ne se sépare jamais (bon, ok, il ne fait pas de magie, mais il fait de la lumière et des sons chouettes, comme des PEW-PEW et des POW-POW et KATCHING !). D'ailleurs, à dix-huit ans, elle porte toujours cette petite jupe plissée, ces collants noirs, ce ruban autour de son cou, comme si elle n'avait jamais vraiment quitté les bancs de l'école. Elle en est pourtant bien loin, et si proche à la fois, du temps où elle était lycéenne. Sai, elle s'était engagée dans la CCG dès qu'elle l'avait pu, pour suivre des classes sur les goules qui consistaient, à ses yeux, une menace alien. Et qui de mieux qu'une magical girl, pour vaincre les aliens ? Foncièrement utopique, elle rêve encore de participer à la création d'un monde meilleur, sans jamais laisser le désespoir ternir son beau projet. Et pour ça, son bâton magique n'était pas suffisant. Alors elle traîne avec elle ses deux pistolets, répondant aux doux noms de Bubblegum et Pumpkin (ouais, les paillettes et les pew-pew, ça ne marche pas sur les goules, même elle, elle en est consciente), dont elle ne se sépare jamais vraiment, toujours prête à accomplir son devoir.
Sai ne s'en sépare jamais, sauf quand elle en a vraiment besoin. Elle est du genre tête en l'air, et ayant quitté la maison de papa et maman très récemment, elle a encore du mal à gérer seule ses affaires. Il est donc fréquent de la voir courir entre son domicile et son lieu de travail pour aller récupérer ses armes égarées, sans lesquelles elle est profondément inutile. Mais son bâton magique, elle ne l'oublie jamais, lui. Elle oublie beaucoup de chose, Sai, à peine capable de retenir le nom de son supérieur. Shin ? Jin ? ou peut-être Gen ? ou Ban ? Parce qu'elle ne s'en souvient jamais (trois lettres, juste trois pauvres lettres), elle lui trouve chaque jour un nouveau prénom, et quand l'inspiration lui manque, elle l'appelle simplement Snow Warrior, parce qu'au fond, il est son fidèle acolyte, toujours là pour sauver le monde à ses côtés. Par ailleurs, il a beau être son aîné, Sai n'est pas du genre très respectueuse, lui parlant comme à un camarade de son âge (soit huit ans et demi), et ignorant chacune de ses réprimandes pour mieux faire des erreurs par la suite. Mais elle sait que malgré tout, elle peut lui faire confiance, il sera toujours là pour la sauver des méchants !
Mais Sai est, sous ses airs ingénus, plus intelligente qu'il n'y parait. Si elle semble toujours nonchalante et totalement déconnectée avec la réalité, elle n'est pas stupide pour autant, préférant s'enfermer dans son imaginaire féerique plutôt que d'affronter le monde cruel dans lequel elle évolue. Elle est dotée d'un bon instinct, la gamine, et d'un sens inné pour le combat qui lui a permis de réussir haut la main ses études dans la CCG. Mais elle fait semblant de ne pas voir, de ne pas savoir, se bernant elle-même, et s'enfonçant toujours un peu plus dans sa douce illusion.


« Et toi Sai, tu veux faire quoi quand tu seras plus grande ? » Sai avait hésité longuement, ne sachant que répondre à l'institutrice. Foncièrement rêveuse, elle n'avait rien en commun avec ces autres enfants qui s'exclamaient, l’enthousiasme perçant dans la voix, vouloir devenir pompier, policier, maîtresse, vétérinaire. Sai, elle était plutôt du genre toujours dans la lune, jamais vraiment connectée à la réalité, toujours perdue dans les mondes imaginaires qu'elle découvrait dans les livres, dans les manga, et surtout, à la télévision. Oui, Sai elle aimait la magie, ses univers rêvés, tellement plus palpitants que l'ennuyeuse réalité dans laquelle elle devait grandir. Alors elle avait répondu : « Je ne veux pas être plus grande. ». Sai, elle voulait être comme Peter Pan, enfant pour toujours, parce qu'elle l'aimait cette vie-là, faite de rires et de jeux, aux antipodes de la vie menée par ses parents qui travaillaient trop et ne riaient jamais. L'institutrice avait eu un sourire désolé. Grandir, c'était obligé. Devenir adulte aussi. Le temps qui passait, il ne reviendra jamais, et un jour viendra où son enfance sera à jamais perdue. Alors elle avait longuement réfléchi, avec tout le sérieux dont elle pouvait faire preuve, pour arriver à un projet de vie qui, dans son esprit d'enfant, lui paraissait tout à fait convenable. Admirable, même. Je veux inventer une machine qui empêche de grandir. Puis elle avait compté sur ses doigts boudinés, avant de réaliser que d'ici qu'elle ait les connaissances nécessaires pour accomplir un tel projet, il serait bien trop tard pour elle. Elle serait une grande Sai, déjà perdue dans le monde morose des adultes.
Alors elle s'était résignée, un jour. Elle finirait forcément par devenir grande et ennuyeuse. Elle ne pourra pas jouer toute sa vie sans se soucier de rien d'autre que les quelques devoirs qu'elle avait à faire pour le lendemain, sans être contrainte à travailler comme papa et maman. Un jour, forcément, je serai adulte. C'était un constat qui l'avait attristée, mais pas abattue pour autant. Elle serait une adulte passionnante, elle. Elle mènerait une vie amusante à mille lieues de celle de ses parents. C'était la télévision qui avait révélé à Sai le métier de ses rêves, celui-là qui était sous ses yeux depuis tant d'années, et auquel elle n'avait jamais pensé ! Elle devait grandir, Sai. Alors en grandissant, elle deviendrait Sailor Moon, Wonder Woman, Tokyo Mew Mew, elle aurait un bâton de magie qui la transformerait en héroïne avec des pouvoirs (option oreilles de chat), et elle pourrait alors sauver l'humanité en détresse face à une menace qu'elle seule pourrait contrer. C'était évident, parfaitement logique. Elle n'était faite que pour ça, Sai. « Quand je serai grande, je serai une magical girl. »
En plus, les initiales de Sai Maeda sont les mêmes que celles de Sailor Moon. Sai, elle est née pour sauver le monde.


« Ah mais ! si je veux être une vraie magical girl, je dois me trouver un surnom ! » Sa camarade de classe l'avait regardée d'un œil désabusé. Eriko s'était accoutumée à ses bizarreries, et se contentait de hocher la tête avec condescendance, sachant pertinemment qu'elle ne parviendrait pas à l'interrompre dans ses rêvasseries. Elles faisaient toutes deux partie de l'académie de la CCG, rêvant d'un monde meilleur et prêtes à se battre pour le construire. Sai, elle n'avait jamais été vraiment frappée par la dure réalité, par la cruauté de l'existence des goules et la dureté du métier d'inspecteur. Sai, elle voyait juste en la CCG le seul moyen pour elle de lutter contre la menace qui envahissait Tokyo, comme le seul moyen de devenir une vraie héroïne que tout le monde admirera. Il fallait sauver l'humanité des goules. Elle avait répondu présente. « C'est ça ! Bah écoute, réfléchis-y bien ce soir, hein. Mais n'oublie pas de faire les devoirs. » Elle s'était contentée d'acquiescer vivement, la naïve gamine. Sai aimait Eriko d'un amour inconditionnel, parce qu'elle était la seule élève à encore accepter de traîner avec elle. Les autres, ils avaient été bien vite agacés par son tempérament solaire et son hyperactivité constante, et surtout par ses affabulations immatures qui étaient bien loin des préoccupations terre-à-terre de certains de ses camarades. Il y en avait qui avaient regardé la mort dans les yeux. D'autres dont les parents s'étaient sacrifiés pour l'humanité. Alors à côté de ça, les motivations de Sai semblaient bien puériles.

Allongée sur son lit, un crayon dans la main, elle avait tenté sans succès de se concentrer sur ses devoirs. Mais c'était son identité secrète qui accaparait ses pensées, ce soir. Il lui fallait un pseudo, un nom qui claque, quelque chose dont les gens se souviennent et qui révèle immédiatement l'héroïne qu'elle était. Au dos de son devoir s'alignaient des pseudonymes tous plus farfelus les uns que les autres, qui à ses yeux représentaient la quintessence du nom de magical girl. Sai se voyait déjà en première page des journaux, son pseudonyme en lettre capitales, annonçant comment elle avait sauvé le monde de la plus fabuleuse des manières, avec son éternelle jupe plissée, et son bâton magique. Mais maintenant, il fallait choisir. De ses grands yeux noisette, elle avait contemplé la liste, espérant que le nom parfait ne se détache des autres, qu'il sonne à ses oreilles comme une évidence, comme LE nom qui la désignerait pour la suite de sa carrière de magical girl/inspectrice.
Mais ils lui plaisaient tous.
« Maman ! Mamaaaaan ! » Elle avait ouvert la porte brusquement, pour trouver sa gamine avec un grand sourire sur les lèvres. Sai avait bondi du lit, pour coller devant ses yeux désabusés la liste de pseudonymes. « Lequel ? Lequel ? » Sautillante. Extatique. Elle ne tenait pas en place. Sa mère avait pris la feuille avec un soupir presque agacé. Elle, comme tous les autres, aurait aimé que sa fille grandisse, soit plus terre-à-terre, ancrée à la réalité - et ce malgré l'amour qu'elle lui vouait. « Et tes devoirs ? » « Je les ai terminés ! » Devant tant d'assurance, elle daigna poser les yeux sur la liste, incapable de refuser ça à sa fille qui se tenait là, un sourire béat sur les lèvres, un air de détermination farouche plaqué sur le visage.

Les sourcils froncés, la mère de Sai avait longuement observé les pseudonymes, elle avait finalement conclu : « Eh bien, tu n'as qu'à changer régulièrement, pour garder ton identité secrète. » Elle avait écarquillé ses grands yeux sombres, réfléchit un instant à sa proposition. C'est vrai, ainsi, elle n'aurait pas à choisir parmi tous ces beaux surnoms, puisqu'elle pourrait tous les utiliser ! Avec un visage qui se voulait sérieux, elle avait hoché la tête. « C'est une fantastique idée ! »


Quand Eriko avait dit à Solar Sorceress qu'elle partait en mission, elle lui avait fait promettre de revenir en un seul morceau, un sourire aux lèvres. Sai s'inquiétait pour son amie, sans aucun doute, mais elles avaient été récemment nommées troisième classe, alors elles savaient toutes deux pertinemment que si Eriko avait été choisie pour cette intervention, elle resterait tout de même en retrait, parmi les unités de soutien. Eriko était dotée de ce que l'on peut appeler un talent inné, talent qu'elle avait consolidé par un travail acharné qui lui avait valu de se faire remarquer rapidement par leurs supérieurs. Eriko, c'était un génie. Et si Sai l'enviait parfois, elle la respectait plutôt, et l'aimait surtout. Parce qu'elle savait qu'elle méritait tous ces éloges, Eriko. Oh, Sai était douée aussi. Plus que ne le laissait croire son caractère excentrique. Mais sa nonchalance excessive la desservait par rapport à son amie.
Le jour de la mission, Sai avait attendu. Simplement attendu, avec une patience qui lui était inconnue. Parce qu'elle avait promis, Eriko, elle avait juré qu'elle reviendrait vite et en bonne santé. Et Eriko, elle ne mentait jamais. Assise sur les marches devant les locaux, elle avait regardé le ciel se teinter de cramoisi, elle avait admiré le bleu clair qui devenait rose, orangé, puis violacé, puis bleu marine. Inlassablement. Puis ils étaient apparus, dans la nuit, le groupe d'inspecteurs, bien plus épars qu'au moment où ils avaient quitté les locaux. Des morts, il y en avait eu beaucoup, comme à chaque fois, des dizaines de visages sur lesquels Sai ne mettait même pas de nom. Et dans cette foule anonyme, elle ne reconnaissait nulle part les cheveux noirs d'Eriko, ses yeux malicieux, son air déterminé. Elle n'était nulle part au milieu de tous ces fantômes. Dans la foule, elle avait reconnu le supérieur de la brune, s'était raccroché à lui comme à une bouée de sauvetage. Sai, elle avait essayé de calmer sa respiration saccadée, contrôler les battements frénétiques de son cœur, réprimer la panique qui lui écrasait la poitrine. Elle était sans doute à l'hôpital, pas vrai ? « Où est Eriko ? » Dans sa voix perçait une panique qu'elle tentait de maîtriser, sans succès. « Je suis désolé, Maeda. » Déglutit. Respire. Autour d'elle, tout son petit monde tombait en morceaux.


Assise sur sa chaise de bureau, elle tournoyait. Puis brusquement, elle interrompait le tournoiement, tentait de traverser la pièce en titubant, s'écroulait en riant. « Maeda ! Un peu de sérieux ! » Elle s'était relevée lentement, les jambes flageolantes, un sourire stupide plaqué sur le visage. Elle avait pris un moment pour épousseter sa jupe et ses genoux, avant de relever la tête vers son aîné. « Pardon monsieur, mais c'est Spectral Smasher Angel ! » Soupire agacé. Lui non plus, il n'en pouvait plus d'elle, comme tous les autres avant lui. On lui avait dit qu'elle allait être mutée, parce qu'ici, personne ne voulait plus la superviser. Sai, c'était une originale. Trop originale. « Ecoute Maeda, on va tu... tu vas être mutée dans un nouvel arrondissement. Là-bas, on a trouvé quelqu'un pour te superviser. » Elle avait lentement hoché la tête, ne l'écoutant plus vraiment, trop obnubilée par la neige qui tombait dehors. Elle s'en fichait, au fond, de quitter le troisième. Sans Eriko à ses côtés, plus rien ne la rattachait à cet endroit. Elle n'avait trouvé personne d'aussi bien qu'elle, ici, personne pour l'accepter, l'écouter. Sai, elle rêvait déjà à son nouveau superviseur. Elle imaginait une femme, une personne comme Eriko, une force calme, travailleuse, déterminée, mais douce avec elle. Pas encore quelqu'un qui crierait tout le temps. Une gentille personne qui pourrait lui apprendre plein de choses, certes, mais qui accepterait surtout de reconnaître son identité de magical girl.
Elle avait vite déchanté, Sai. Parce que ce n'était pas une femme - ce n'était au fond, pas un problème - mais surtout parce que ce n'était pas une gentille personne. On lui avait parlé de Rin Shiori avec de la compassion dans la voix et le regard. De la compassion pour lui, qui allait devoir supporter l'agaçante créature qu'était Magic Heroin, mais aussi de la compassion pour elle. Alors elle s'était préparée, pour faire bonne impression, pour qu'il l'aime au premier coup d’œil. Jupe plissée bien repassée, collant sans trou, veste impeccable, ruban bien noué. Elle avait même nettoyé son bâton de magie, et discipliné ses cheveux châtains à l'aide de sobres barrettes jaunes. Oui, il remarquerait immédiatement à quel point elle était une fille rigoureuse, sérieuse, travailleuse.

« Bonjour monsieur Gen ! »

Raté.


PSEUDO ◭ gigi ÂGE ◭ plus jeune que riri COMMENT TU NOUS AS CONNUS ? ◭ grâce à une licorne magique, elle m'a dit où vous étiez PETIT PLUS ◭ si vous participez à mes animations je vous paye ♥ CODE ◭