avatar -  Hijikata Toshirô - Gin Tama

Ryokai Kamiizumi. Ce nom fut rapidement inscrit dans le registre d’un orphelinat dans un des quartiers Nord de Tokyo, quelques jours après sa naissance à vrai dire. N’ayant jamais connu ses parents, il grandit parmi d’autres enfants de l’orphelinat, tout aussi abandonnés que lui. Son enfance n’a rien d’intéressante, il était joyeux, possédait une joie de vivre propre aux enfants et ne semblait pas avoir de problème. Quelles sortes de problèmes pouvaient avoir un enfant de toute manière ? On pouvait être surpris de la réponse que certains gosses pouvaient nous dire.

Kai commença à se refermer sur lui-même très tôt. Parce qu’il ne grandissait pas comme les autres garçons. Il était le plus petit, le plus fragile d’entre tous et rapidement, les autres le mirent à l’écart. Quelque chose dont le petit brun souffrait, mais que les autres semblaient se ficher éperdument. Alors le brun resta dans son coin sans déranger personne, ayant même perdu l’espoir de se faire adopter un jour. Plus les années passaient et moins il espérait. Il voyait ses « frères » et ses « sœurs » partir, avec cette chance que tous n’avaient pas. Il détestait les sourires que certains faisaient aux autres quand ils partaient, du genre « Eh ouais moi je pars et toi tu restes. ». C’était quelque chose qu’il commençait à ne plus supporter du tout.

A ses dix ans, Kai était toujours dans cet orphelinat mais au final c’était ça sa maison, son foyer, et il préférait rester là. Ils avaient des cours pout pouvoir apprendre et le garçon s’était très vite intéressé à la lecture, lisant des livres pour enfants et parfois allant prendre des livres traitant de sujets plus sérieux, où il ne comprenait pas certains mots. Ryokai s’enfermait dans son monde à partir de ce moment-là et il ne demandait rien à personne. Enfin, à cause de sa croissance mal foutue, il devint la cible des autres. Surtout des nouveaux arrivants plus grands et plus âgés que lui.

A leur grande surprise, Kai savait se défendre… Quoique le terme le plus exact serait que le petit brun sait faire de n’importe quoi une arme entre ses mains. Lorsque les grands commencèrent à lui chercher des crosses, Kai s’était vengé dans la nuit. Et si les grands continuaient, alors soit il allait les dénoncer, soit il s’en chargeait et pas délicatement. C’est comme ça que beaucoup de jouets et de livres ont été abîmé inexplicablement.

Cependant c’était à partir de cette période, ses dix ans, où le garçon ne se laissa plus faire mais aussi où le calvaire commença. Une période dure où il lui fallait rester fort mentalement mais au final à quoi cela servait ? Ils n’arrêteraient pas pour autant. Ryokai n’en n’avait pas peur, mais le fait que ce soit toujours lui la cible de moqueries ou le fait qu’on l’embête, ça commençait à lui peser. Alors il se renferma un peu plus sur lui-même. Le soir il pleurait, la journée il ne montrait rien. Et cela dura les années suivantes. Le bouc-émissaire, c’était Kai, et il supportait en silence. Parfois il avait la force de se défendre, parfois non et il partait déprimer.

Onze ans, douze ans, treize ans, quatorze ans, quinze ans. L’année de ses quinze ans, Ryokai péta vraiment un plomb et tabassa l’un des types qui continuait à s’acharner sur lui depuis qu’il était arrivé. Mais il n’y était pas passé par quatre chemins. Il lui hurla dessus, le frappa avec ce qu’il trouvait, à tel point qu’il l’envoya à l’hôpital. Après cet événement, Kai fut emmené voir un psychologue pour qu’il lâche tout ce qu’il avait sur la conscience, mais ce jour-là, l’adolescent n’avait rien dit et montrait un sentiment de lassitude intense, comme s’il avait perdu foi en toutes choses. C’était troublant, mais le psychologue voulait vérifier son état une semaine après. Cette fois-ci, le brun balança tout ce qu’il avait sur la conscience, montant de ton à chaque minute qui passait jusqu’à limite crier sur le psychologue, lui lancer tout ce qu’il ne lui plaisait pas. Tout l’opposé de la semaine d’avant en fait.

Un jour, l’année d’après, Kai décida de partir de l’orphelinat sans rien dire. Il fugua tout simplement, pour aller chez son psy. C’était la seule personne qui l’écoutait vraiment et le brun en avait vraiment besoin, parce qu’il avait peur. Les jours qui suivirent, Ryokai lui confia qu’il avait failli tuer un de ses « camarades ». Enfin c’était ce qu’on lui avait raconté parce que lui ne savait plus ce qu’il faisait. Le psychologue voulu l’envoyer dans un hôpital psychiatrique, ce que l’adolescent refusa farouchement et quitta le domicile du psychologue à peine un mois après, bien que l’adulte l’avait accueilli à bras ouverts. Mais aller dans un hôpital où les médecins vous traitaient de fous, hors de question.

Suite à ces évènements, Ryokai enchaîna les petits jobs pour gagner de l’argent et surtout pour se payer un appartement. Il avait déjà le sens des responsabilités, heureusement d’ailleurs. Enfin l’argent partait aussi en paquets de clopes, il s’y était malheureusement mit et cela fonctionnait, comme tout le monde, comme une drogue pour lui, une drogue dont il ne pouvait se passer. Kai se faisait toujours virer de ses jobs parce qu’il finissait par s’énerver sans raison. Quand il était serveur, il a cassé en deux son plateau sur la tête d’un client trop chiant, quand il était assistant mécanicien, il a jeté une clé à molette sur son chef qui lui donnait des tâches ingrates, quand il était vendeur dans une boulangerie, il s’énervait parce que les clients mettaient vingt ans pour trouver trois pièces, quand il était vendeur dans une boutique de jeux vidéos, il interdisait aux jeunes adolescents d’acheter des jeux violents en leur demandant s’ils savaient lire. Exécrable, pourtant au fond il avait raison et il le savait.

Cette situation instable dura jusqu’à ses vingt ans. Trois ans à enchaîner des boulots parfois de merde sans les garder énormément, parfois il revenait toquer à la porte de ses anciens employeurs pour retrouver son job. Pour le coup il en a vraiment bavé mais au final comme il ne restait jamais inactif, Kai pu accumuler une certaine cagnotte et a pu s’acheter son appartement après des mois et des mois d’efforts à toujours travailler. Certes cela mettait ses nerfs à vif, mais il prenait des calmants pour éviter encore une fois de casser un plateau en deux sur un client. A dix-neuf ans, il n’aimait pas sa vie, franchement, ni ce qu’il était devenu. Il en avait marre de tout. Le jeune homme refusait d’aller se faire soigner dans un endroit spécialisé mais au final, il était aussi un fou pour ceux qui le voyait, à l’extérieur et ça, il n’aimait pas ça.

Ryokai s’était encore plus renfermé sur lui-même et passait tout son temps libre sur les jeux vidéos. On pouvait le considérer comme un gros joueur. Sauf qu’il n’était pas ce genre de gameur qui jouait en ligne en se gavant de chips et de coca. Lui c’est plus du genre à y passer toutes ses nuits sans prendre le temps de manger, boire ou dormir. Un rythme de vie très particulier mais ça l’aidait à oublier qu’il a un problème dans sa tête, dû à une persécution répétée dans sa jeunesse. Il devait vivre avec ça, et oublier comme il pouvait. Cela lui pesait énormément sur la conscience. A tel point qu’un jour, Kai voulu mettre fin à ses jours. Il n’avait rien à perdre et rien à gagner aussi, alors il fit un jeu stupide. Le jeu de la roulette russe. Lorsqu’il plaqua son arme sur la tempe, qu’il tira et que rien ne vint, c’est là qu’il pris conscience de quelque chose. Il avait failli mourir, quitter ce monde comme un lâche, tout ça pour fuir tout ça. Non… il devait vivre, et tenter de vivre mieux en améliorant son problème.

A ses vingt ans, il décida de faire quelque chose d’inédit. Après sa connerie de l’an passé, Kai décida d’intégrer le CCG. Après tout, ça pourrait peut-être l’aider à se canaliser, et à devenir plus sociable surtout ? Il n’avait franchement rien à perdre, et puis s’il mourrait un jour face à une goule, ce ne serait pas une grande perte. Alors il passa l’examen d’entrée, persuadé qu’avec sa taille on le refuserait. Contre toute attente, il le réussit, pour intégrer les bancs de l’académie. Même lui ça l’avait scié de réussir. Enfin, au moins il aurait une occupation pour ses journées, puis il n’avait rien d’autre à faire. Sa vie changerait peut-être avec ça.

Au bout d’un an, rien n’avait changé au final. Il était resté le même et évitait les autres le plus possible, pour ne pas qu’ils se rendent compte qu’il n’est pas comme les autres, que sa bipolarité pouvait le rendre imprévisible. Certes, qui se méfiait d’un type de petite taille et pas du tout impressionnant ? Pas grand monde, ou alors ils ne le montraient pas. En tout cas il évitait aussi les gens pour justement ne pas avoir à subir des remarques sur sa taille ingrate. A vingt-et-un ans, il était 3ème classe au CCG et poursuivait son bout de chemin, en se donnant étrangement à fond pour qu’on le reconnaisse enfin. Ce n’était pas un but en soi, mais c’était toujours une reconnaissance personnelle alors ça faisait toujours plaisir. Quoique avec son caractère de « coincé » aux yeux des autres, il faudra qu'il en fasse des efforts pour y arriver… Un jour peut-être.

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