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| Tears for fears ; suite • pv { Aoi Shihoka ON EST EN 2016, CA VA BOUGER CETTE ANNEE ! | |
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Citoyen Messages : 18 Date d'inscription : 23/11/2015 Informationsarrondissement: 22e.Groupe: Humain.Rang:
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| Ils étaient chez lui. Il devait s’occuper d’une adolescente dont il ne connaissait ni le nom, ni ... rien du tout finalement. Il l’avait juste vu pleurer et. Wah. Qu’est-ce qu’il foutait. Bien sûr, c’était normal pour lui de faire ça, voir même obligé. Mais elle avait quand même fugué de chez elle. Ce n’était pas contre la loi ? Même si le brun était pris de ces réflexions plus ‘logiques’ et ‘vraisemblables’, il savait plus que quiconque qu’il ne regrettera pas ce qu’il a fait et ne reviendra pas dessus. Il préférait suivre ses principes que des ‘normes’ écrites sur papier.
Il n’avait pas tant le temps ; Mais Kyou jugea que de l’eau chaude était tout ce qu’il espérait en cette journée. Puis, en y réfléchissant, ça donnait le temps à la demoiselle, le temps de se changer, de se mettre à l’aise et de penser un peu à ce qui venait de se passer. Il croisa les doigts pour ne pas qu’elle regrette l’avoir suivi en s’imaginant des choses pas saines. Il voulait simplement aider et même s’il comprenait si elle devenait parano ... Il soupire, alors qu’il profite de l’eau chaude qui courrait le long de son corps. Il ferma les yeux et se laissa aller dans ses pensées, comme quoi, la douche était vraiment l’endroit où on avait les questions les plus existentielles. Il prit plus de temps que prévu, chose qui le fit tiquer en regardant sa montre qu’il avait reposé avec ses vêtements. Elle n’était pas partie, hein ? Il se surpris à paniquer un peu en s’habillant. Encore heureux, il avait pensé à apporter des vêtements. ça aurait été un peu foireux d’apparaître torse nu. Déjà qu’il lui avait tenu la main, et ... Ouais ça serait trop foireux. Il avait bien fait d’apporter des vêtements. Il avait trop-
Mal fait. Cherchant trois fois de suite la pile de vêtements qu’il avait apporté, comme si l’objet de ses désirs était devenu invisible à ses yeux. Kyou grimaça. C’est pas possible qu’il ait oublié un haut. Il avait tout pris. Se passant une main dans ses cheveux, toujours mouillés, il retint un juron. Il se contenta du bas, tout en se séchant. Il n’aura qu’à aller rapidement vers la chambre. Pas comme si quelque chose allait le retenir, franchement. Puis, il était que torse nu. ça va. On voit des mecs torses nus, partout -Puis, il n’était pas tant pudique. Le brun tint ses cheveux négligemment en queue de cheval, histoire de pas avoir de l’eau qui lui chatouille le dos. Il quitta finalement la pièce, fixant son regard sur la chambre en face. Il comptait y aller directement quand une voix attira son attention. Il s’arrêta, net, surpris de cette honnêteté déstabilisante. Il se mordit la lèvre et se vit rapidement oublier ce qu’il voulait faire à la base.
Il retraça chemin et se dirigea lentement vers le canapé avant de s’agenouiller à son hauteur. « Hey. Je n’allais pas te laisser toute seule, là-bas. » Il était conscient que ce n’était pas tout le monde qui portait son regard sur le mal d’autrui mais il trouvait ça naturel. La question le fit sourire discrètement alors qu’il répondit instantanément, taquin. « Il faut donner le sien avec de demander celui des autres, miss. » Il marque un petit silence avant d’ajouter. « Kyou Takahashi. » Il se redresse une fois fait et chuchote un petit ‘je reviens’ avant de partir chercher un haut. Ouais. Il se sentait beaucoup mieux avec quelque chose sur le torse. Il en profita pour passer à la cuisine préparer du chocolat chaud à son invité qu’il lui tendit une fois à ses côtés. Il s’assied sur le canapé et la fixa un peu plus sérieux, cette fois. Kyou hésitait franchement sur ses mots, ne sachant ni comment commencer, ni comment ne pas la brusquer. Il devait juste trouver un moyen de ... « Quelque chose s’est passé ? » Et bien. Voilà qui a le mérite d’être direct au moins. « Tu n’es pas obligé de me répondre. Je me disais que ça te ferait du bien d’en parler, un peu. »
Kyou est d'une nature très calme et ça se voyait dans sa voix. Il avait ce rythme soutenu d'une pointe de douceur. Un peu comme un grand-frère ou un ... grand-père. Quoique. On préfère la première comparaison quand même. |
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| Aoi ne savait rien de son sauveur, mais pourtant, elle avait placé toute sa confiance en lui. Quelque chose inspirant la bienveillance émanait de lui. C'était bien sûr inexplicable ; mais elle le pressentait. Il aurait très bien pu la consoler et partir après lorsque l'averse s'annonça ; mais non, il proposa même de la ramener chez elle ou chez lui. Il lui offrait hospitalité et services et même consolation. Mais comment pouvait-il comprendre la situation désespérée dans laquelle elle se trouvait ? C'était bien sûr inimaginable sans les éléments principaux de l'histoire, soit l'enlèvement, son maître et enfin ses missions. Bien sûr, elle ne pourrait jamais lui expliquer tout ceci. Elle regarda ses mains ; celles-ci, malgré leur propreté, étaient symboliquement salies. Comment lui déclarer qu'elle n'était pas consciente de ses actes lors de ses moments plus que sanglants ? Elle avait beau se laver, rester des heures sous la douche, se frotter encore et encore, le sang était toujours là. Et il le serait probablement toujours. Elle était une meurtrière et une criminelle. L'aurait-il vraiment aidée s'il n'ignorait pas tous ces faits ?
De plus, cet ange avait évoqué son toît. Que devait-il penser d'une jeune fille pleurant à chaudes larmes comme une désespérée, ne voulant pas rentrer chez elle et accepter de suivre un inconnu ? Il devait, avec certitude, la prendre pour une personne étrange. De nombreuses questions devaient fuser dans sa tête, du pourquoi et du comment. Mais, surtout, il devait s'imaginer de nombreuses suppositions très, très loin de la triste réalité. Pensant sûrement qu'Aoi était une lycéenne normale, pleurant pour un drame familial ou un crush qui termina mal - des banalités, en somme. Que nenni. Aoi était loin d'être la plus normale des jeunes de son âge.
Perdue dans ses pensées, elle en fut soudain tirée en retrouvant le jeune homme à son hauteur, agenouillé face à elle. Sa réponse la surprit. Bien sûr que si, il le pouvait. Mais il avait choisi d'en faire autrement. Il avait choisi de croire que c'était une bonne chose de s'intéresser à son cas plus que désespéré. Il avait décidé de lui porter assistance alors que rien ne l'y obligeait, et, au contraire, tout le contraignait à s'en aller : le froid, la pluie menaçante, son minutieux choix de vêtements en parfait accord avec la météo, ou bien encore le couteau qu'elle avait tomber par-terre mais qu'il n'avait sûrement pas remarqué. Rien de tout ça ne l'a empêché de l'aider. Ce type était son gardien. Elle en était à présent persuadée.
Kyou Takahashi. C'était le nom de son sauveur. Elle ne savait plus trop comment le nommer autrement sans tomber dans l'hyperbole - quoique le terme était presque approprié à la situation, vu qu'elle tenta de mettre fin à sa vie. D'ailleurs, que se serait-il passé s'il n'était pas intervenu ? Elle serait restée là, lacunaire, et puis quoi ? De retour chez son maître, son quotidien aurait repris son cours et elle serait à nouveau piégée dans ce cercle vicieux. Alors que là, Aoi pouvait se permettre d'imaginer une alternative à son enfer. L'espoir qu'elle avait perdu était renaissant.
Elle ne se rendit compte qu'une fois qu'il était parti qu'il était en effet torse nu, comme attendu.
Une fois revenu, elle voulait lui dire son nom. « Aoi...» puis elle s'arrêta net. Depuis des années, personne n'avait prononcé son nom de famille, alors, tout naturellement, elle l'avait oublié. Elle en était toute perturbée, si bien qu'elle cherchait la réponse du regard, en vain. Elle répeta alors son prénom une seconde fois, comme pour s'assurer que c'était bien le sien. « Aoi. » Kyou lui avait même préparé une boisson chaude après la douche qu'ils avaient traversée. Un chocolat chaud. Sa boisson préférée. Bon, ce n'était qu'un simple geste d'attention à la base, mais Aoi vit en ce geste un coup du destin. Elle pouvait et voulait vraiment croire à n'importe quoi, tant elle voulait redonner goût à sa vie qui avait été si monotone jusqu'à présent.
A présent, elle devait parler d'elle. Que lui dire ? Elle ne pouvait pas lui raconter la vérité. Ni lui mentir ; elle n'en serait pas capable, au vu de sa reconnaissance qu'elle a envers lui. Il fallait alors nuancer. Elle prit alors une grande respiration et commença. « C'est juste que... je ne me sens pas bien en ce moment. » Elle continua. « J'ai mal au plus profond de moi. » Arrête. Tu en dis trop. « Mais je ne peux rien y faire. Quelqu'un en est la cause et... » CA SUFFIT. Les mains autour de sa tasse tremblaient. Elle n'osa pas poursuivre. Elle en avait déjà bien trop dit. |
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| Aoi. Le prénom lui tourna en tête quelques instants ; sa manière à lui de chercher son origine, ce que ça signifiait. Malheureusement, il n’avait pas les connaissances de son frère -ni son amour pour les livres, c’est pourquoi il abandonna très vite ses recherches qui s’avérèrent inutiles, finalement. Aoi. Il devait juste s’en rappeler de toute façon. Puis, ça résonnait bien alors pourquoi chercher plus loin. Bien sûr, l’absence du nom l’intriguait. Mais ce n’était pas non plus une nécessité. Ca lui faisait moins à apprendre, non ? Kyou lui adressa un petit sourire avant de reprendre son sérieux vis à vis de sa question et ... de la réponse qu’elle lui offrirait.
L’appréhension rendait l’attente encore plus longue et ce n’est que face à cette attente, que Kyou se mit à se poser mille questions. Rien ne lui était passé à l’esprit sous la confusion de la situation mais. Pourquoi cette fille s’est-elle enfuie ? Pourquoi était-elle en train de parler ? Ca pouvait être aussi simple comme beaucoup plus compliqué. Cette réflexion le fit s’inquiéter un peu plus, malgré lui. Il ne put s’empêcher de planter son regard dans le sien, malgré l’inconfort que cela pouvait lui procurer. Bien sûr, ça ne l’aidait pas. Mais il cherchait tout de même à y lire quelque chose qui pourrait lui éclairer, même la plus simple. Comme si ces yeux pouvaient lui répondre ... Il était vraiment un idiot des fois.
Ce fut la voix -toujours infamilière de la jeune fille qui le rappela à l’ordre. Lui, qui commençait à douter d’avoir une réponse ; chose qu’il comprendrait franchement hein, si elle ne voulait pas se confier, même si ça ne l’empêchait pas d’être légèrement déçu. Heureusement, elle répondit. Il l’écouta avec une attention particulière. Elle semblait ne rien révéler mais tout faire en même temps. Kyou ne comprenait que très peu ce qu’elle disait. Mais que « quelqu’un » en soit la cause, le fit froncer les sourcils. Sous l’émotion, n’importe qui aurait sûrement crié de juste se défaire de l’emprise de cette personne. Mais si c’était aussi simple, Aoi l’aurait fait, il y a longtemps, n’est-ce pas ? Il était la personne la moins bien placée pour conseiller quelqu’un d’autre. Une partie de lui avait peur de dire une quelconque connerie ou même ... de la briser plus qu’elle ne l’est déjà.
Une solution. Une solution... Une putain de solution, cherche Kyou. « Fuis. » Sa propre voix le trahit. Venait-il de dire ça ? Lui-même parut choqué vis à vis de ce qu’il venait de déclarer. Il agita la tête. Non. Il ne voulait pas dire ça. Peut-être sonnait-ce mal. Le brun marqua un silence, baissant la tête en se passant une main dans les cheveux. Il inspira grandement, essayant de se calmer, en mettant ses pensées plus au clair. « Je ne suis pas vraiment fort et je respecte vraiment les gens qui se battent jusqu’au bout et ne renoncent jamais. » Il sourit discrètement, fixant ses mains. Il finit par ajouter après une grande inspiration en osant la regarder en face. « Les gens comme toi. J'en suis sûr. »
Avant qu’il ne se rende compte, il lui ébouriffait déjà les cheveux. « Alors, je ne peux pas m’empêcher de m’inquiéter pour les gens un peu trop fort. Ce n’est pas grave si tu es épuisé et que tu veux te reposer. Ou que tu n’arrives plus à le supporter. C’est humain, après tout. » Il avait un peu trop parlé d’un coup, ça le surprenait d’entendre de telle paroles quittaient ses lèvres. Était-ce ses pensées ? « C’est pourquoi, si ça va trop mal, ce n’est pas un tort de fuir le temps de se remettre les idées en place. » Il éloigna sa main de la chevelure d’Aoi et pencha sa tête sur le côté, la reposant contre le canapé. « C’est comme ça que tu seras encore plus forte après. » Il lui adressa ce sourire bienveillant, en plissant les yeux. Étrangement, son cœur lui faisait un peu mal. Une douleur semblable à un venin qui se propage dans son corps. Il n’était certainement pas une personne forte. L’image de son frère lui vint à l’esprit un instant mais il l’effaça très vite avant de se perdre dans sa confusion.
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| Aoi ne comprenait pas ce qui se passait en elle, ni dans cette pièce. Un mélange de sourires, de gêne, de regards profonds. Qu'est-ce que ça signifiait ? Jamais auparavant, même dans sa vie "normale" elle n'avait ressenti cela avec quelqu'un. Ou pour quelqu'un. C'est comme si quelque chose fusionnait entre eux. Quelque chose était né depuis que leurs regards s'étaient croisés, et il n'avait fait que grandir depuis cet instant. Mais qu'était-ce ? Cette chose était confuse, perturbante, incompréhensible.
Même sa voix intérieure, son guide, s'était tu. Comme éteint, disparu. Il ne lui disait plus quoi faire ; il ne la critiquait plus, il ne la jugeait plus. Il ne disait plus rien. D'ailleurs, Aoi ne se souvient même pas à partir de quel moment cette voix intérieure s'était installée dans son esprit. Etait-ce un coup de sa folie ? Ou de son désespoir ? A moins que ce ne soit un effet secondaire de la drogue qu'on lui faisait faire avaler par la force. C'était l'hypothèse la plus probable ; mais elle se demandait si son maître était conscient de ce que cela allait lui faire, cette deuxième personne dans sa tête. Après tout, il ne laissait rien au hasard. Absolument rien. Il était le pire des manipulateurs et des calculateurs : toujours à diriger les gens pour assouvir ses propres envies, qu'importe les conséquences que cela aura sur les personnes concernées. D'ailleurs, pouvait-elle vraiment appeler cette voix son "guide" ? Absolument non. C'était comme un rappel des ordres de son maître. Un rappel de ses maux.
Elle se rendit alors compte de sa bêtise en révélant bien plus d'informations qu'elle ne l'aurait dû. Elle avait révélé que quelqu'un était la cause de son malheur. En même temps, c'était une évidence, n'est-ce pas ? Chaque mal a son origine, et l'origine en est toujours - à grande majorité - humaine. Il y aura toujours quelqu'un qui sera la base du problème d'une autre personne. Parce que les envies de l'un ne correspond pas aux envies de l'autre ; c'est ainsi que naît le désespoir. Mais comment pouvait-il comprendre ne serait-ce qu'un instant ? Elle ne pouvait se permettre de lui dévoiler la vérité. Il en serait horrifié, dégoûté et la jetterai dehors, laissée à elle-même. Non, elle ne voulait pas lui donner une mauvaise image d'elle.
Aoi n'était pas sûre d'avoir bien compris ce qu'il venait de dire. Ou plutôt, si, elle avait très bien compris mais ne voulait pas savoir au fond d'elle. L'option de fuite a été une opportunité qu'elle n'a jamais saisie et pourtant, de nombreuses fois elle s'est ouverte à elle. Elle n'a jamais su si c'était quelque chose de viable ou non. Par peur & par crainte, elle n'a jamais envisagé de fuir. Lâche. En fait, elle craignait qu'il ne la rattrape, car son maître a des hommes partout ; et après, la souffrance et/ou la mort. Alors, non merci. Ainsi, il était persuadé qu'elle était quelqu'un de fort. Mensonge. Bien sûr qu'elle avait abandonné depuis longtemps et qu'elle avait renoncé à avoir une vie normale. Aoi se sentit mal. Elle n'était pas la personne qu'il pensait avoir devant les yeux. Même sans rien dire, elle lui mentait. Contre sa volonté.
Elle fût soulagée lorsqu'il continua. Il avait raison. Sans en connaître l'histoire ni les détails, il avait l'air de savoir ce qu'elle devait faire alors qu'elle-même l'ignorait. Kyou est vraiment formidable. En un sens, elle aimerait lui ressembler. Il savait ce qu'il faisait. Ce qu'il voulait. Ou du moins, il en avait l'air. Elle ne pouvait soutenir son regard, son coeur battait bien trop fort. Elle avait peur que ses yeux ne la trahissent. C'est alors qu'elle dit la phrase qui n'aurait dû n'être que dans son coeur. « Aide-moi. » Le regard plongé dans le sien, les yeux suppliant. A peine l'avait-elle dite qu'elle la regrettait déjà. Personne ne pouvait l'aider. Personne.
« Je...Je n'aurai pas dû dire ça. C'était déplacé. Excuse-moi. » Encore une fois, Aoi détourna le regard, honteuse. Comme si ce qu'il lui avait offert n'était pas suffisant.
Egoïste.
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| Est-ce que ça l’avait calmé ? Kyou se trouvait un peu con en se répétant en tête ce qu’il venait de dire. Ouais. Il était franchement un peu con. Beaucoup, même ? RAAAH. C’était à la fois troublant et frustrant. Il retint un cri de panique et soupire en inspirant lentement. Si ça l’avait calmé, il n’en serait que plus ravi. Mais ça n’empêchait qu’une partie de lui, ne comprenait pas pourquoi ... Il agissait de la sorte. Était-ce la bonne chose à faire de lui dire de fuir ? Il ne savait pas. Peut-être. Peut-être pas tant. Il ne savait pas du tout ce qu’elle vivait. Si ça se trouve, elle est une meurtrière en série recherchée par toute la division spéciale anti-criminologie ... Haha. Impossible. Kyou s’enleva rapidement ses pensées des plus inutiles ou du moins essaya. Heureusement, Aoi était là pour l’aider... Sérieusement ?
La voix à la fois suppliante et directe le fit réprimander un frisson. C’était ce genre de déclaration qui nous marquait ; autant qu’elle marquait un silence à la fois lourd et déconcertant. Un silence de surpris entre-autre. Il ne savait pas quoi dire. La phrase en elle-même avait pris plus de temps que prévu pour atteindre ses neurones, sans même avoir le temps de l’analyser vu qu’elle se reprenait elle-même ... ce qui n’était pas très convaincant, en soi. Le brun se mordit la lèvre en baissant le regard. Elle lui avait fait perdre tous ses moyens sur le coup. Bravo, demoiselle. Il se gratta nerveusement l’arrière de la nuque, rien ne lui passait à l’esprit ou alors trop de choses le faisaient au point où il ne savait plus lui-même où étaient ses pensées.
Elle lui avait demandé son aide ; Lui, un inconnu qu’elle vient à peine de rencontrer, ça ne pouvait que témoigner du désespoir de la situation où elle s’était retrouvé. Il ne savait pas. Franchement, il n’en savait rien, mais. « ... C’est plus qu’une simple rupture amoureuse ou une famille, un peu trop pressante, hein ? » Il avait dit ça sur le coup, sans vraiment noter le sens que donnait sa phrase. Kyou paraissait beaucoup plus sérieux, trop pensif pour pouvoir faire attention à ses mimiques. S’il elle lui demandait de l’aider, c’est qu’il pouvait être en quelque sorte utile, non ? Mais comment. Le brun ne cherchait pas plus à connaître l’histoire de la demoiselle qu’un moyen d’apaiser ses souffrances.
« Ah. » La réalisation le fit relever la tête, comme un parfait ‘Eureka’. Ses yeux retrouvèrent une lueur assez étrange en soit, et il lui lâcha rapidement un « Attends-moi. » avant de se relever. Kyou s’éclipsa on-ne-sait-où, en traversant une des portes. Il faisait le pire vacarme du monde et il aurait parié avoir entendu un des voisins lui crier de faire moins de bruit. Son remue-ménage continua quelques instants avant qu’il ne ressorte le sourire aux lèvres ... une peluche à la main. C’était tout ce qu’il y a de plus mignon. Un ours avec un ruban autour du cou ; assez vieux, cela dit. Kyou était assez embarrassé et à regarder de plus près, on pourrait voir qu’il rougissait des oreilles, surtout. Il retourne à côté d’Aoi et le lui tend, avec le plus grand sérieux. « J’ai écrit mon numéro sur le ruban si tu veux me contacter. »
Il sourit discrètement et le pose sur ses genoux de force avant de détourner le regard. « J’avais obligé mon frère à le gagner à un jeu d’arcade quand j’étais plus jeune. C’était un peu mon ami imaginaire. Je l’ai oublié en grandissait, ceci dit. » Il s’humecte les lèvres. C’était triste au fond. Il se rattrape vite et la fixe en coin. « Vu que je n’en ai plus besoin, maintenant, tu peux l’avoir. Les gens ne peuvent pas rester avec nous, tout le temps. C’est pour ça que les peluches sont les meilleurs. » Sérieusement, un mec avec des tatouages partout, des piercings et une mèche rouge, qui offrait une peluche à une gamine ... Rectification : Kyou était un énorme con. « Hey, te moque pas. » Il rit un peu, nerveux. |
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| Il se doutait de quelque chose, c'était plus qu'évident : c'était indéniable. Tout d'abord, elle avait failli lui avouer son lourd secret, qui aurait pu mettre sa vie en péril, mais aussi mettre la sienne, la vie si précieuse de Kyou. Même si d'ordinaire elle ne l'aurait pas fait, elle pouvait juger qu'en apparences, Kyou était heureux. Ou au moins il paraissait l'être. Alors rien que de penser un seul instant à briser cette précieuse vie et cette douce âme la faisait frissonner. Oui, elle était égoïste en un sens ; mais n'avait-elle pas le droit à de l'aide ? N'avait-elle pas le droit d'être sauvée elle aussi ? Est-ce un privilège réservé aux gens de mérite ? Sa vie ne pèse pas lourd dans la balance, et elle sait très bien de qu'elle côté elle basculera le jour du Jugement Dernier.
Elle hôcha la tête lentement en guise de réponse. Bien sûr que c'était compliqué. Comment lui expliquer qu'elle était torturée depuis 5 ans par une goule et qu'elle tuait contre son gré des humains au service de sa goule ? C'était insensé et imprudent. Personne ne pouvait l'aider. Personne. Mais elle voulait être aidée. Le poids de ce fardeau devenait trop lourd à supporter. Elle sentait son âme se briser à petit feu, son humanité s'éteindre, ses sentiments disparaître. Et pourtant, quand son regard croisa celui de Kyou, elle sentit comme une lueur d'espoir au milieu de l'obscurité de son coeur ; une flamme se ralluma et réchauffa son être tout entier. Mais comment la simple vue d'un homme pouvait bouleverser autant ses sentiments ? Comment ses yeux avaient-il pu traverser sa barrière de glace qu'elle s'était forgée il y a longtemps de ça ? Par affaiblissement, probablement. Ou par... non. Ce n'était même pas la peine d'évoquer ce cas-là. C'était stupide. Insensé encore une fois. Ridicule. Intérieurement, elle riait d'ele même tant sa bêtise était grande : se croire amoureuse du premier venu. Du grand n'importe quoi.
Après tout, qu'avait-il de si spécial ? Certes, il était beau. Mais il ne faut pas compter sur l'apparence. Il était gentil. Il peut être hypocrite. Sûrement pas au point d'offrir son hospitalité et de consoler une jeune demoiselle en détresse. Et puis merde. C'était tout simplement pas possible. Déjà en tant normal, tout sentiment était proscrit, mais de là à éprouver de l'amour - un châtiment terrible l'attendrait si jamais son maître avait vent de ses futiles pensées.
Qu'était-il parti faire, pour qu'un bruit aussi énorme se produise ? Le coeur d'Aoi manqua un battement lorsqu'il revint avec une magnifique et adorable peluche dans les bras. Quelle idée avait bien pu lui passer par la tête pour ramener un...doudou ? C'était tellement mignon et adorable que c'en était frustrant pour la demoiselle. Toutes ces émotions qu'elle n'avait pas ressenties depuis des années resurgissaient d'un coup sans prévenir, et c'était vraiment très perturbant, si bien que des larmes chaudes se mirent à se former devant ses yeux. Elle voulait les retenir ; son visage allait commencer à être rouge. Pleurer pour ça, sérieusement ? Elle en était toute retournée, juste pour une simple peluche. Et l'intention qui allait avec surtout.
Son numéro de téléphone y était même inscrit. A vrai dire, l'intention y était particulièrement...charmante et étrange à la fois. Comme s'il avait prévu de la revoir. Comme si il avait envie de la revoir. Non, son cerveau interprétait mal les choses, après cette invasion d'émotions, elle pensait vraiment n'importe quoi. Mais, en écoutant l'histoire de Kyou, Aoi ne peut s'empêcher de rire, pour la première fois depuis de longues années. Et, dans un élan de surprise...
Elle l'embrassa.
C'était peut-être la plus grosse connerie de sa vie. Peut-être pas.
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