Rencontre avec un charognard.

Date d'inscription : 09/08/2015

E

s-tu au courant que ton acte vient de te faire perdre un fan ? Oh, oui, c'est vrai. Tu t'en moques éperdument, d'autant plus que tu es loin d'être à cours de fanatiques. Un de plus ou un de moins, comme le dit si bien ce proverbe, ne change pas grand chose à ton existence. Et puis, dans le fond, que peux-tu y faire ? La faim te rongeait, il fallait bien apaiser ton estomac qui se tordait d'envie. Chose faite, et ce, dans les règles de l'art : une ruelle sombre, discrète, ambiance angoissante, tout bonnement parfait. L'avantage à commettre un méfait dans ce type d'endroit est qu'il n'y a pas besoin de faire le ménage. Le corps reste là, gisant au sol en barbotant dans sa mare de fluide vital.
De toute manière, tu n'es pas stupide. Tu choisis toujours avec soin les lieux de tes assassinats, comme par exemple, cette rue baignée dans la pénombre où l'activité humaine est plus que rare. Avec un peu de "chance", la famille du défunt sera prévenue de la perte d'un des leurs, au plus tôt, dans quelques semaines.

Enfin, ce n'est pas tes affaires ni même la moindre de tes préoccupations. La seule chose qui compte durant l'instant présent, c'est te remplir la panse. Chose que tu sais, depuis toujours, merveilleusement faire. Hélas, en te goinfrant ainsi, tu fais bien vite perdre de leur blancheur tes riches vêtements. Heureusement que tu prévois à chaque fois un long manteau recouvrant toute trace de ton meurtre. Il serait bien dommage de perdre l'anonymat planant sur ta véritable identité.

Tu t’apprêtais à faire ton petit rituel, celui de déposer ta marque de fabrique, tes fameuses sucettes spéciales pour les goules. Mais avant cela, il fallait t'emparer des globes oculaires de ta victime. (Victime qui, par ailleurs, n'avait pas était amusante à ton goût. Le décès avait été bien trop rapide, même pas le temps de faire joujou !) Toutefois, un contretemps fit que ton travail eu une courte pause.

Te redressant, le regard toujours fixé sur ton repas, tu prends la parole, semblant à première vue t'adresser au vide.

❝ Je me disais aussi. Que j'avais une vague impression d'être épiée depuis tout à l'heure... ❞

Tu fais volt face, lorgnant en direction d'un muret.

❝ Tu sais, je t'ai repéré. Pas la peine de jouer à cache-cache avec moi. Humain ? Goule ? Qui es-tu ? Un conseil, n’essaie même pas de t'enfuir, tu n'en ressortirais pas indemne. ❞

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