O n'est que le reflet de Gai, Gai est alors le soufifre de O, pourtant O a un jour aimé Gai sans que Gai n'est un jour apporté un seul verre d'eau à Ogai. Alors Ogai réfléchit, toujours, encore, trop, pas assez, il ne s'arrête jamais. Dans l'incompréhension de ses pensées Ogai trouve puis se perd. Ogai traque sans vergogne ses yeux sanglants qu'il aime à détruire, doucement, lentement. Ogai sourit sans être heureux, il s'en rapproche, il le sent alors Ogai montre son plus beau sourire pour qu'il le sente lui aussi, là, tout proche, bien trop proche. Ogai le traque sans vergogne, lui qui l'a fait sombrer dans la démence. Ogai le détruira lui et toute son espèce s'il le faut.
Ogai vit dans la nuit, nuit de tous les vices, nuit de tous les péchés. Ogai se redresse, encore, enfin peut-être, il s'adresse à ses démons. Nuit noire, dans le noire Ogai se cache, ou se fond dans la masse. Ogai les surplombe et les toise de ses nuits moroses. Il joue avec eux, dans ses yeux devenus enfantin Ogai les observe, dans ses yeux dépravé il les voit à nu face à leur libelle, misérables insectes qui danse dans son regard ternit par la folie. Ogai voit leur regard perverti dans l’appétit du sien. Alors Ogai déforme son visage, face à leur apathie, vilipendant de son rictus, Ogai tord ses lèvres devenues indolentes.  Ogai ne souffle mot, dans ce silence pesant, ce silence qu'il aime a inviter dans ces folies nocturnes. Ogai grogne. Ils se perdent et cherchent aveuglément, comme des chiens, un moyen de sortir du lice. Mais Ogai n’aide personne, Ogai brandira seul l'étendard de sa victoire, Ogai sera seul survivant à l'apothéose. Car bientôt Ogai transpercera l'égide qui les protège. Là, à cet instant, Ogai, acteur de ce pantomime met fin à la facétie.

Une page vierge. Voilà ce qui pourrait parfaitement illustrer le passé d'Ogai. Un sentiment de vide, de n'avoir rien accomplit d'extraordinaire dans sa vie. Un sentiment qui correspond si bien à sa vie. Mais il lui faut bien écrire quelque chose sur cette feuille, alors contraint et forcé Ogai n'écrit que deux mots. Naissance - Mort.
Ogai est né, comme beaucoup, comme tout le monde. Un jour comme les autres, sans doute en même temps que d'autres. Ogai n'a jamais manqué de rien, Ogai ne s'est jamais égaré de sa voie. Il ne s'est jamais rebellé contre le monde, il s'est contenté de suivre le chemin qu'on avait ouvert pour lui, choisissant de quel coté il voulait aller quand une intersection se présentait.

Ogai vivait semblait-il normalement. Mais Ogai l'a un jour rencontré, lui, le déchet, l'espèce à éliminer. De ces yeux d'enfant il l'a vu déchirer sa proie, engloutir avec tant de satisfaction la chair de cet autre. Ogai a vu le même sang qui coulait dans ses veines venir faire étalage sur les mains souillées de ce monstre. Cette silhouette féminine qu'Ogai connaissait si bien n'était devenue qu'un monstre à son tour, un monstre défiguré, mort sans pouvoir ne serait-ce que résister. Ogai a alors vu ses yeux brillant d'une écarlate nuit noire. Mais il ne l'a pas dévoré à son tour. Semblait-il exécrable, sa chair semblait-elle si mauvaise ? Non, Ogai a su, Ogai a vu dans ces yeux mesquins le but de sa naissance.

Il est tout naturel qu'Ogai ne s'est pas posé de question quant à son avenir. Le CCG lui était clairement destiné. Non, finalement son avenir avait été déjà tout tracé, finalement sa naissance n'était que pour engendrer la mort de ce monstre. Les autres ne l'intéressent pas, il ne leur ôte la vie que par gourmandise. Le seul qui l'intéresse n'est que lui et ses yeux qu'il n'oubliera jamais. Ses yeux qu'il détruira entre ses doigts ternis par son sang.