Tom & Jerry.

Encore une journée pourrie qui s'annonçait, encore une journée dans ce cycle infernal. Encore une journée à faire la même chose, à vivre les mêmes expériences. C'était toujours pareil, de toute façon, et ça ne changerait jamais. Ses parents ne l'écoutaient même plus se plaindre, ils n'en avaient jamais fait l'effort, de toute façon. Malgré ça, il avait bien envie de s'acheter un nouveau bonnet, parce qu'Allen aimait les bonnets. Et puis, pourquoi pas un petit encas aussi, ce n'était pas comme-ci il n'en avait pas l'argent. Encore une logique de ses parents qui pensaient que tant qu'il avait du fric, tout allait bien. Allen devenait limite dépressif par moment mas ça lui passait lorsqu'il reprenait son rôle de gentil garçon. Good boy, Good boy. Ce n'était pas sa faute. C'était dans la nature humaine de se lasser de tout, après tout.

C'était juste ennuyant.
Et ton bonnet était joli. Il fallait le préciser.

Puis il y avait cette simple rue, comme ça. Qui l'attirait, sans raison particulière. Parce que la lumière du soleil ressortait bien dessus. C'était étrange mais véridique. Un soleil qui commençait à se coucher, d'ailleurs. Paie tes gouts bizarres, Prince. Au moins, il avait un sens artistique…… Bien étrange, certes.

Un petit sachet de sucreries à la main, il avança, pour se perdre encore une fois. Enfin, il connaissait ce coin là, heureusement. Même si les temps devenaient sombre, et rester seul ainsi était assez dangereux. Il était juste curieux. Un bien mauvais défaut.

Tom & Jerry.

Il ne se doutait de rien, alors il continuait d'avancer dans cette pénombre. Étrange ruelle qui l'attirait. Allen avait vraiment le don pour se perdre ou se retrouver dans des situations bien étrange. Alors, il ne remarquait même pas qu'on le suivant avant de s'arrêter pour reprendre un peu son souffle et pour réfléchir. Du bruit venait clairement de derrière lui, un souffle douteux aussi. Un bruit ignoble se faisait entendre. Il boucha ses oreilles, regardant ses arrières et… Vu un truc choquant. On allait le bouffer mais, une goule l'avait sauvé. Il ne savait pas si c'était une bonne chose ou une mauvaise au final. C'était la première fois qu'il voyait ça, en même temps, il ne serait déjà plus là si ça n'avait pas été le cas. La question restant : rester remercier la gentille rouquine ou fuir ? La deuxième option était bonne apprendre. La mixé aussi.

∆ Merci…… Au revoir, bonne journée !

Et le boulait qu'il était parti en courant, laissant magnifiquement son porte-feuille sur le sol. Heureusement qu'il n'y avait que du liquide. Bon, deux cents euros. Il tremblait de peur, il n'avait pas envie que tout se termine ici. Enfin, il n'avait rien à perdre non plus sauf le fait qu'il cherche toujours une princesse vu à quel point il pouvait se prendre pour un prince. Bienvenue dans son monde !

Alors il s'arrêta contre un mur, le temps de souffler, espérant que tout s'arrêterait là et qu'il pourrait rentrer chez lui. Il n'avait pas beaucoup avancer, n'étant vraiment pas sportif. Jamais il ne pourrait semer quelqu'un. Enfin, là, il ne pourrait sûrement pas bouger, totalement figer par la peur. La peur de mourir. Il était humain, après tout, et sa vie était ce à quoi il tenait le plus. C'était tout ce qu'il avait en plus d'argents.

Prince, tu devrais reprendre tes esprits et fuir.

Tom & Jerry.

Il avait peur, tellement peur et ça se voyait à des kilomètres. Il était effrayé et jamais il n’aurait cru que ça lui arriverait. Sûrement parce que c’était un de ses gosses de riches qui étaient capricieux et arrogants, pensant être au-dessus de tout et que les malheurs n’arrivaient qu’aux gens du peuple. Non, Allen n’était pas vraiment comme ça. C’était juste qu’il préférait ignorer et qu’il priait pour ça ne lui arrive pas. Il savait que c’était possible et il ne se croyait au-dessus de personne, il pensait juste qu’il avait le droit de manipuler les autres comme sur un jeu d’échec. Et il était là, figer par la peur sans pouvoir bouger. Il aimerait courir loin, très loin, ou même remonter le temps pour ne pas passer par ce chemin douteux. C’était ce qu’il aurait du faire, mais ce qu’il ne fit pas.

Il leva violemment la tête lorsqu’il entendit une voix. C’était la goule de tout à l’heure, celle qui l’avait « sauvé » et qui risquait de le bouffer tout cru. Il ravala sa salive, il ne savait pas quoi faire mais il n’arriverait plus à bouger à ce niveau. Déjà qu’il était bloqué par la peur, le voilà encore plus paralysé qu’avant. Prince ou comment se foutre dans la merde tout seul en étant un froussard. Elle plaqua son épaule contre le mur, ça faisait mal. C’était fini, hein ? Il était trop jeune pour mourir maintenant. Il n’en avait pas envie mais c’était ainsi, la vie. Et il ne pourrait sûrement pas acheter une goule, qui avait d’ailleurs son porte-monnaie, avec de l’argent. En gros, il était mal, beaucoup trop mal.

Réfléchir ? Il n’y arrivait pas. Il se contentait de regarder la rousse. Il se contentait de trembler. Il se contentait de tenter de contenir sa peur, de redevenir calme. C’était dur mais si il y avait quelque chose qui énervait les tueurs, c’était que la cible n’ait pas peur. Alors il ne voudrait pas lui donner ce plaisir, même si il mourrait maintenant. Et ça marchait… Quelque peu. Pas dans son esprit, peu dans son regard, mais il ne tremblait plus du tout. C’était déjà ça de gagner, et il restait tout le reste. Il n’allait pas pouvoir fuir, là, c’était impossible et de toute façon, il était un peu plaqué contre le mur.

∆ Tu comptes me manger, hein ? J’ai rien à dire pour ma défense, tu vois ?

Il ne dirait pas qu’il a mauvais gout, parce que c’est faux. Il ne dirait pas que c’était trop facile pour elle de l’attraper, parce que ça ne servirait à rien. Alors il disait juste ça, et il attendrait de voir.

Tom & Jerry.

Il n’avait pas de dernière volonté et n’en aurait aucune. Il ne donnerait se plaisir à personne. Le prince était un manipulateur, alors il savait comment fonctionnait les autres et que faire pour que ça tourne dans son sens. Même si il risque sa peau, il n’hésiterait pas à détruire la fierté de quelqu’un pour lui détruire son plaisir. Allen, il n’était vraiment pas sympa, au fond. Alors qu’il se cachait derrière son masque de gentil, il était tout le contraire et, ça, c’était triste. N’avait-il donc aucun but dans la vie ? Aucun.

De son regard azur reposant sur celui de la goule en face. De son corps qu’il tentait de bien contrôler pour qu’il arrête de trembler. Il fut surpris, beaucoup trop surpris par les paroles de son adversaire. Déjà qu’elle l’avait lâché, ce qui était un bon début, elle avait dit qu’elle n’allait pas le manger ? Le monde ne tournait vraiment pas rond, là. Il n’aurait pas eu le plaisir de se faire manger, la balle revient bien à l’envoyeur. Même si il ne voulait pas mourir si jeune, il se serait attendu à tout sauf à ça. C’était une goule, lui un humain, la chaine alimentaire tout ça.

Elle avait d’ailleurs reculé d’un pas, alors que lui, il se contentait de continuer à la fixer mais cette fois-ci de manière assez curieuse. Il ne méritait pas de rester en vie, il était horrible et détestable, c’était quelqu’un qu’on ne pouvait pas apprécier. Mais il se contentait de reprendre son calme, de soupirer de soulagement, d’avoir l’air totalement froid. Il n’utiliserait aucun masque, il n’y avait aucune raison pour qu’il tente une approche sociable, surtout vu la personne qui se trouvait en face de lui. Le contraire aurait été un peu une honte pour lui. Et, si, elle avait montré son visage de goule alors il ne ferait pas les hypocrites avec. C’était mieux ainsi et beaucoup plus logique que de sonner faux à chacune de ses paroles.

∆ Est-ce qu’il y a une raison à ça ? J’ai peut-être bon gout, tu sais ? Pourquoi est-ce que tu ne comptes pas montrer tes crocs ?

Il était curieux, bien trop curieux. Il aurait bien dit que ça lui faisait peur au lieu de lui poser toutes ses questions comme un débile qui la cherchait mais non.  Il avait sa propre fierté et même si il en avait marre de ça, il ne voulait pas la détruire lui-même.

∆ Je dois sûrement être au top ! Je suis génial, donc bon.

Narcisse, quand tu nous tiens. Ce gamin était totalement stupide, par contre.

Tom & Jerry.

Il jouait avec sa vie. Il était tellement irrécupérable, alors qu’il savait qu’il ne devrait pas le faire et éviter de tenter ses ennemis. Mais c’était lui, que pouvait-on y faire ? Ce n’était qu’un enfant qui parlait un peu trop sans prendre en compte les conséquences que ça pourrait avoir sur lui. Il allait vraiment finir par crever ici si il continuait comme ça, vraiment. Et c’était vrai, c’était sûrement ce qui était en train de se produire.

Non, il ne lâcherait pas l’affaire, non, il ne crierait pas. Oui, il resterait calme. C’était amusant de voir le comportement de cette goule redevenir la bette féroce qu’elle était. C’était moins cool de retrouver son pote le mur par contre mais ce n’était pas comme si il y était pour rien. COMPABLE, dirait un juge, haha.

∆ Tu veux exciter ma faim ? Très bien, je vais gouter ta chair et m’en délecter jusqu’à qu’il ne te reste que les os. Je verrais si tu es de bonne qualité, qu’en dis-tu ?

Il était con cet enfant, vraiment. Il fallait faire quelque chose pour lui parce qu’il s’était vraiment mis dans une situation assez désagréable. Pauvre petit. Sa seule réaction lorsqu’elle s’approcha pour renifler son cou était un sourire des plus nerveux. Et des plus arrogants aussi. Il flippait intérieurement et, son cœur ne le trahissait pas.

∆ Qu’elle partie me conseilles-tu ? Ta gorge me paraît si fine, si tremblote, si.. Délicieuse. Mais je ne suis pas un vampire, là est la vérité jeune homme. Quel est ton nom ?

Genre. Il le savait que ce n’était pas un vampire, il n’était pas des plus idiots, bien au contraire. Il était assez intelligent pour savoir ça. Et, son nom ? Le vrai ou le pas vrai ? Prince ou Allen ? Il ne savait pas le quel lui donner. Boof, il lui filerait le vrai. Ce serait plus simple à prononcer qu’un titre anglais qu’il se donne lui-même parce que c’est fun.

∆ Allen. Bonne question, je ne saurais te conseiller, très chère. Qui es-tu ?

Oui, il demandait son nom alors qu’il savait qu’au final, il n’allait sûrement pas l’avoir facilement. Et il continuait dans son jeu, et il continuait à jouer les abrutis.

Tom & Jerry.

Il attendait, il attendait seulement qu’elle fasse quelque chose parce que si ça devenait long, ça lui ferait vraiment de plus en plus peur. Il était pressé, ouais, parce qu’il était paniqué et que c’était dur de tenter de rester calme.

∆ Appelle moi comme tu veux. Tiens, Rose puisque mon parfum sent cette fleur ! Tu es bizarre mais je crois que je t'aime bien ! Dis moi Allen, que penses-tu de nous les goule ? J'étais prête à te laisser partir, mais je ne peux pas faire ça, tu sais que je suis un monstre alors... ne m'en veut pas.

Ok, d’accord. Rose, c’était retenu dans sa tête. Et c’était vrai, elle sentait la rose. Ce qu’il pensait des goules ? Il n’y avait jamais pensé, et préféré passer la question. Sauf que là, il n’avait pas tellement le choix. C’était juste des gens qui vivaient comme ils le devaient, ils mangeaient les hommes car c’était dans leur nature après tout. On ne peut se rebeller contre les lois de notre espèce. Mais, c’était aussi des personnes avec des sentiments, et ça, c’était important à savoir.

∆ Tu n’es pas un monstre, Rose.

Il avait pris l’humour avec joie. Mais il ne la laisserait pas dire qu’elle en était un. Ce n’est pas de sa faute si c’est une goule et il faut bien être fier de ce qu’on est. Alors non, pour lui, c’était quelqu’un. Quelqu’un de normal, quelqu’un qui suivait son instinct –sûrement.

∆ C’est la première fois qu’on me pose cette question, tu sais ? Je ne trouve pas que vous êtes mauvais. Vous êtes des gens bien et vous vivez selon votre système alimentaire. C’est triste qu’on vous chasse, je trouve.

Il avait peur, mais il disait ce qu’il pensait. Si un humain l’entendrait dire ça, il l’accuserait d’être complice vis-à-vis de quelqu’un. Ce qui serait faux, d’ailleurs. Il avait le droit, aujourd’hui, de dire ce qu’il pensait. C’était un peu son dernier jour, après tout. Autant lâcher le masque une dernière fois pour profiter du moment présent.

∆ Je suis sûrement trop fier pour le dire mais j’ai peur.

Comment briser sa fierté en une phrase. Pour une fois que le petit prince décidait de ne pas se jeter des roses à la figure.

Tom & Jerry.

« Coupez-lui la tête ! » aurait sûrement dit un inconnu de la haute société. En le traitant d’hérétique et de traitre. Surtout que le père du petit prince vendait de la drogue et en inventait des nouvelles. Donc la réputation pour se défendre, ce serait totalement impossible. Mais la vie était un jeu bien amusant, les réactions des autres étaient drôles. Les théories quantiques marchaient à tous les coups et c’était plaisant.

Il était une une fois, un horrible petit garçon qui jouait avec sa vie face à une goule et qui défendait ses derniers tout en ayant peur.

La logique n’existait définitivement pas chez lui. Il ne savait pas quoi penser. Il avait peur de cette « espèces » mais il ne pouvait pas les détester parce qu’ils n’avaient rien demander pour. Et elle… Pourquoi changer subitement d’avis une nouvelle fois ? Si ça se trouve, elle était bipolaire ou un truc dans le genre car c’était vachement radical. Elle allait peut-être changer une nouvelle fois d’avis, il n’en savait rien. Il se méfiait, quand même, même si ça ne servait à rien. Il préférait être préparer psychologiquement à quoi que ce soit que d’avoir une mauvaise surprise. Elle n’était pas méchante, elle n’avait pas l’air d’une horrible personne, il pouvait lui faire confiance. Mais le prince est capricieux, le prince ne pense qu’à lui, le prince est solitaire. Il est loin des autres et le restera toujours, même si sa propre personne lui fait honte et qu’il aimerait tellement changer.

Elle recula. Elle posa une main sur sa joue. Un geste bien doux, en comparaison d’il y a quelques minutes. Pourquoi ? Pourquoi avait-elle calmé son envie de le bouffer ? Comme ça, d’un coup, POUF. Il ne  voyait plus sa vie défiler sous ses yeux, c’était déjà ça mais, peut-être qu’au fond de lui, il aurait voulu mourir. Il allait finir par devenir dépressif si il penser à ce genre de choses. Sauf que ce n’était pas faux. Il se détestait, il était un monstre alors empêcher les autres de le côtoyer et de devoir le subir serait un soulagement pour ses connaissances.

∆ Je ne savais pas qu'un humain pouvait penser comme cela. En ce qui me concerne je suis une cannibale de base. Je mange de moins en moins de tes congénères... si ça peut te rassurer.

Il ne comprenait pas. Pourquoi est-ce qu’elle se privait de quoi que ce soit ? Le prince se fiche des autres, alors qu’on les bouffe. Si personne ne le fait, il les détruira mentalement. Ça ne le rassurait pas du tout.

Il était vrai que l’endroit était des moins confortables, alors si ils pouvaient bouger, il était d’accord. Il hocha la tête, il la suivrait. Avait-il le choix ? Peut-être. Il ne le savait pas.

∆ Allen ne pense qu’à lui. Allen m’a fait du mal. Allen aimerait que tout le monde disparaisse parce que les autres le dégoute. Je ne me définirais pas mieux. Manger des humains, c’est aussi être cannibale, non ? Qu’on mange les personnes que je croise tous les jours dans la rue et qui m’horripile ne me dérange pas. Ça ne me rassure pas que tu en manges de moins en mois, en fait. Si tu mourrais de faim, je me sentirais coupable ! Ô, désespoir ! Et la jeune fille qui m’épargne se retrouve sur le sol. Ce serait triste que ça arrive, non ?

Il aimait le théâtre, il aimait jouer un rôle. Ça l’amusait, il s’éclatait à le faire. Il posait une main sur son propre front  pour accentuer sa bêtise. Allen était un sacré numéro et il le serait jusqu’au bout.

∆ Rose, on est tous humain. Peut-être différent mais on est pareil. Mes congénères restent les tiens aussi. Bien que détestable et naïf.

Très naïf, vu à quel point il pouvait les manipuler pour mieux les détruire. Au fond, il l’aimait bien, cette goule. Il n’en avait plus vraiment peur. Sûrement parce qu’il pouvait se faire une idée sur eux, maintenant.

Tom & Jerry.

Et le petit prince était naïf. Et le petit prince était un déchet autant que tous ceux qu’il considérait comme tel. La balle revient toujours à l’envoyer, alors si il vexe quelqu’un ça lui retombera dessus. Il paraît qu’il ne faut pas s’attaquer à plus fort que soit. Alors pourquoi le fait-il ? Hein, Prince, explique-le. Mais la curiosité le ronge, de voir jusqu’où il peut aller et jusqu’où ses beaux discours tiendront.

C’est un manipulateur, un hypocrite de première. Il ne sait même pas si il dit quelque chose qu’il pense ou le total contraire. Il ne sait même pas qui il est. Le prince est perdu, le prince a besoin qu’on lui donner une bonne gifle pour qu’il comprenne, sauf qu’il n’essaie pas de comprendre. Il joue avec sa vie, il joue avec ses peurs, il sait qu’il fait quelque chose de mal mais il continue. Non, Rose n’est pas méchante. Elle est bien plus sincère qu’il pouvait l’être. Lui, il jouait juste un rôle dans cette pièce de théâtre qu’est la vie.

La nuance entre les humains et les goules restent la race. Sauf qu’un chien à plusieurs races mais il reste un chien, pourquoi n’est-ce pas pareil ? Ils viennent du même monde, après tout. Il le croyait mais il était bête. Ce n’était qu’un prince caspier qui n’arrivait pas à s’arrêter.

∆ Alors Allen… laisse moi te montrer une petite différence entre nous.

Qu’allait-elle faire ? Il n’avait pas confiance, il se méfiait toujours autant. Il continuerait de jouer son rôle, ça, c’était clair. Il espérait. Et le scénariste de sa propre pièce se retrouvait prisonnier des mains d’une rousse. Et il ne pouvait plus bouger, il sentait ses mains sur ses épaules. Il l’avait cherché alors il n’avait pas peur. Montre-lui, montre-lui à quel point il est stupide. Ça lui fera du bien. Elle le mordiller. Et Dracula mordit, et le sang coula. Ça lui faisait mal, un terrible mal. Le cou était une zone particulièrement fragile et, là, il était définitivement le premier à le savoir.

Et le prince a perdu son trône. Et le prince se sens plus blessé mentalement que physiquement. Il était faible, trop faible, il le savait mais ça le dérangeait. Sa piétinait sa fierté qu’il aimait tant. Allen, pourquoi n’es-tu pas sincère ? Ça changerait tellement de chose à cette vie misérable. Il posa juste une main sur son cou, juste pour toucher son sang et pour pouvoir le regarder. Il était bien rouge. Il avait mal, il était crispé mais il ne voulait pas le laisser se voir.

Ça, c’était avant que son regard ne change. Sa fierté, la douleur, il n’aimait pas ça. Il était triste et ça se voyait. Il avait mal et ça se voyait. Ça devait sûrement être très amusant à regarder, pour elle.

∆ Je n’aime pas ce rouge, là…

Il parlait de son sang. Il n’aimait pas cette couleur. Pas aujourd’hui, aujourd’hui c’était la pire des tapettes. Il avait envie de pleurer, il avait envie de se laisser tomber mais il se retenait.

∆ J’en ai marre de cette comédie. C’était bon ? Vas y, continue, ne te gêne pas. Le monde se portera mieux sans moi.

Bonjour, je suis dépressif et je sors des trucs insensés. Bonjour, je souffre le martyr et j’empire mon cas en ouvrant la bouche. Qu’est-ce qu’il était bête cet enfant. Capricieux, il voulait que tout marche dans son sens. Sauf que ça ne fonctionnait pas ainsi, Allen.

Tom & Jerry.

Il la regarde, il se mord la lèvre inférieure. Il souffre, il a mal. Et le petit prince veut se laisser tomber. Il ne sait pas si il préfère se vider de son sang, d’avoir une infection ou de vivre. Il est faible, trop faible et il le sait. Sa propre vie a été manipulée par les autres, et il venait juste de le remarquer. Il agissait toujours de la même manière parce qu’il voulait faire souffrir tout le monde alors que ce n’était que le contraire. Mais mourir, ce ne serait pas pire ?

Il s’effondre.

Sur le sol, contre le mur, il repose sa main contre l’entaille. Pour la laisser, pour sentir la douleur. Il en marre, marre de tout. C’est terminé, fini, il a juste envie de se laisser aller. De dormir sans jamais ouvrir les yeux. Il attend que Morphée l’emporte. Il sait qu’au fond de lui, il n’aime pas ça, du tout, sauf qu’à force de mentir on ne sait plus à quoi penser. Il sent les larmes monter, mais il se retient. Le petit prince était déjà assez pitoyable, là.

∆ Je ne mettrai pas fin à tes jours.

Pourquoi, Rose ? Elle voulait juste le faire souffrir, c’est ça ? Lui montrer la douleur que l’on peut ressentir.

Il restait sur le sol, regardant ce dernier. Le regard vide de toute expression. La douleur commençait à devenir habituelle, là, donc ça passait de plus en plus. Même si ça faisait toujours autant un mal de chien.

∆ Tu comptes faire quoi… de moi, alors ?

C’était la seule et unique question qui avait pu passer par sa tête, là. Il voulait juste savoir, il s’en moquait mais il voulait le savoir. Il s’attendait à tout. Tout ce qui rentrait dans des possibilités normales. Ce n’était pas comme si il pouvait avoir le choix ou comme si il avait envie d’en faire un.

∆ Princesse.

Il rajoutait juste ça, à sa question. Un surnom ? Oui, pour elle. Il avait perdu son trône, autant que quelqu’un le récupère. Même si dire ce simple mot le dérangeait, sûrement à cause de son égo trop gonflé.