Il faisait beau malgré le froid hivernal, cela me mit de bonne humeur, malgré le fait que je n'ai pas beaucoup dormi à cause de mon insomnie. J'étais prêt pour cette première matinée de travail. À vrai dire, j'avais un peu traîner en chemin, m'étant mis à baver devant des robes gothiques lolita, mais j'avais vite détourné la tête en continuant mon chemin d'un pas rapide: c'était typiquement une réaction féminine que de baver devant ce genre de choses... Je devais dire adieu à l'apprentissage de styliste que j'avais commencé avant de fuir de chez mes parents. Mais... Depuis ma dispute avec Nobuharu au sujet de mon hermaphrodisme, mon entêtement à me comporter en homme semblait ébranler. Plus j'y pensais et plus j'étais dans le flou. Pourquoi est-ce que je m'accroche tellement à mon identité masculine ? Pour Sen... Mais... Qu'est-ce que moi, je désirais être... ? Voilà des semaines que je cherchais désespérément la réponse à cette question, me plongeant davantage dans l'angoisse et le doute. Je secouai la tête et inspirai à fond: j'arrivais au boulot, je me devais de laisser cela de côté pour le moment. Afin d'éviter tout quiproquo, j'avais enfilé ma tenue de serveur à la maison.

Renouer avec mon travail, m'apaisa quelque peu. La plupart des clients étaient polis et bien élevé et c'était un plaisir de les servir et de les conseillers. De plus, mes collègues aussi semblaient amicaux et jovial et l'ambiance était propice des fins de fêtes. Cela faisait du bien de se sentir utile et de pouvoirs scellé ses angoisses et ses doutes pendant quelques temps. Alors que j'arrivais vers la fin de mon service, je m'avançais vers une demoiselle pour prendre sa commande:
"Avez-vous choisie, mademoiselle ?"
Elle semblait presque déguisé et on distinguait avec peine ses traits. Cela m'intriguait mais, je n'en laissai rien paraître, chacun était libre de s'habiller comme il voulait et puis tant que ce n'est pas indécent et qu'elle est aimable, je n'ai pas mon mot à dire.

La demoiselle en question était en train de dévorer des guimauves, tout en notant des choses sur un carnet. Cela me fit sourire. Elle était vraiment mignonne, cette petite. Non pas que je veuille la draguer ou autres, mais il faut savoir admettre les choses et en l'occurrence, elle était réellement mignonne. Elle me Souria avant de répondre:
"Un chocolat viennois s'il vous plaît... oh !..." Commença t-elle.
La demoiselle en question semblait surprise et elle ôtait ses lunettes, dévoilant des jolies prunelles roses. Elle me rappelait une star, mais je n'avais plus le nom en tête. Quoiqu'il en soit, je ne comprenais pas sa réaction et en fusse quelque peu gêné, bien que je ne laissai rien paraître. Décidément, je ne comprendrai jamais les gens qui m'entourent.
"Saperlipopette du truflulu !Vous êtes magnifique ! Beau garçon."
Je clignais des yeux plusieurs fois, surpris. Elle se payait ma tête, c'est cela ? Je restai un instant silencieux, tandis que mes collègues nous observaient, intrigués.
cela n'empêcha pas la jeune cliente de poursuivre:
"Ça vous dirait de tourner dans un clip ???"
Deuxième choc... Il y avait Iĺ une quelque conque substance étrange dans ses guimauves ? Maintenant non seulement mes collèges nous épiaient, mais en plus ils souriaient bêtement, certains osant même faire des signes de la main. Je fis de mon mieux pour garder mon calme et rester courtois:
"Écoutez mademoiselle, c'est un peu soudain... Et inattendu. Je vous apporte votre chocolat viennois. Si jamais vous ne changez pas d'avis... J'ai fini mon service d'ici un quart d'heure."
Je m'éclipsais aussitôt dans la cuisine, où j'attendais que le chocolat viennois se prépare. Je profitais de ce laps de temps pour réfléchir: était-elle sérieuse ? Pouvais-je me permettre d'accepter vu ma situation ? Je soupirai et attrapa le chocolat viennois que j'apportais à la demoiselle. Décidément, je commençais mon contrat sous le signe de la stupeur.

Je pris donc ledit chocolat viennois, le déposai sur le plateau et allai donc l'apporter à la demoiselle. Elle était en train de tapoter sa lèvre avec le bout d'un crayon. Je déposai discrètement le chocolat viennois devant elle, en annonçant:
"Mademoiselle est servie."
Puis je m'éclipsai, après tout, je n'avais pas totalement fini mon service. Cependant, quinze minutes, vous conviendrez que ça passe vite. Une fois mon service fini, je m'éclipsai vers les vestiaires pour me changer en soupirant. Heureusement, les deux étaient vides. Mais, ça m'indiquait pas lequel choisir. Je finis par me diriger vers celui des filles en soupirant de nouveau.

Une fois changé, c'est-à-dire chemise noire avec une cravate bleue et un jean noir ripé, je retournai vers la demoiselle.
"Vous n'avez pas changé d'avis ?" Demandai-je.
Je ne comprenais toujours pas ce qui se passait dans la tête de la demoiselle. De plus, les murmures et regards m'agaçaient quelque peu. Cependant, je n'en laissait rien paraître et laissai l'occasion à la buveuse de chocolat viennois l'occasion de s'expliquer. L'inverse eût été malpoli.

La demoiselle semblait prêt à en découdre. Je ne savais pas trop si cela m'arrangeais ou non. Je ne savais pas si cette histoire de clip était une bonne chose ou non. Avec mon hermaphrodisme était-ce risqué ?
"C'est à moi de vous poser cette question, asseyez-vous enfin !"
Je m'assis donc en face de la demoiselle, toujours mitigé sur cette histoire de clip. Que mon hermaphrodisme soit découvert par une ou deux personnes est déjà une chose plutôt dérangeante, mais alors devant tout une équipe de production...
"Je me présente ! Je suis Maé, plus connu sous le nom de Solaris la chanteuse. Oui, ça parait étrange et inespéré je sais ! Mais c'est une offre que je vous propose !"
Je restai un instant silencieux. C'est pour ça que cette demoiselle s'habillait ainsi et le disait quelque chose. C'était Solaris. Je ne me qualifierais pas comme un fan, néanmoins, il m'était déjà arrivé d'écouter ses chansons et je dois dire que je les appréciait. Mais le problème de l'hermaphrodisme demeurait, de plus, j'avais envie de m'amuser un peu avec cette jeune qui jouait à l'adulte. Je pris un air sérieux, fit semblant de réfléchir, puis je m'approchai tout prêt de la chanteuse, de là elle pourrait aisément sentir mon parfum. Enfin, je murmurai, sur un ton de confidence intime:
"Le problème...c'est que j'ai recueilli un pingouin ces derniers temps. Cela demande beaucoup de temps et d'investissement. Je ne peux pas me permettre de m'absenter."
Oui, j'avais osé. Mais ces derniers temps, avec le poids du questionnement et de la fuite, je n'avais plus rit, ni pris le temps de séduire depuis un moment.

La demoiselle fut tellement surprise qu'elle manqua de s'étouffer avec son chocolat viennois et je dus faire un effort réellement surhumain pour ne pas éclater de rire. Solaris réfléchit un moment avant de déclarer :
"mais... vous pourriez engagez une sorte de nounou ! Je vous veux réellement !"
Elle me veut vraiment ? Tient donc ! Mais pourquoi cela ? Je ne comprenais vraiment pas cette jeune demoiselle qui jouait la grande...
"Je n'ai rien de spécial vous savez... Pourquoi moi ? " demandai-je.
Comprenant que la conversation allait durer longtemps, une de mes collègues m'apporta un café.
"Sans sucre, ça te va ?"
"Oui, merci" répondis-je en souriant.
Je commençai a boire mon café tranquillement, cherchant à comprendre cette starlette. De plus, la question de l'hermaphrodisme me tracassait toujours. Je ne tenais pas spécialement à être découvert par l'équipe d'une star montante. D'un autre côté, cela pouvais être une expérience enrichissante, épatante et inoubliable.

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ravie de t'avoir fais rire

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La demoiselle me sourit avant de faire non de la tête. Elle n'en démordait pas et je ne savais pas si je devait me sentir honoré ou non. Je ne savais pas quoi ressentir ni quoi en penser tout court, d'ailleurs. Ce n'est pas comme si une chanteuse me suppliait de tourner dans un de ses clips tous les jours.
« Prendre un café sans sucre ? La classe ! Et puis vous vous démarquer par un profond charisme, vous êtes beau et croyez moi je ne vus drague pas ! Vous avez quelque chose, et vous conviendriez tellement à mes idées, je vous en prie c'est une belle offre. Il faut savoir saisir les opportunités dans la vie... »
Sa remarque me fis doucement rire. Si elle avait connaissance du pourquoi je ne prenais jamais de sucre, elle s'enfuirait probablement en courant. J'étais son prédateur et elle ne s'en rendait même pas compte. Plus étonnant encore, elle me suppliait de l'accompagner pour un projet. Assez ironique. Néanmoins, je lui ferais pas de mal. D'une part car elle est trop connue et d'une autre car je ne pense pas qu'elle le mérite.
La chanteuse me sortit de mes pensées en me tendant une carte de visite. Je la saisissais à deux mains comme le veut la coutume et inclina la tête en guise de remerciement.