prénom+nom

Ϟ Kaito Hayase

age

Ϟ 23 ans.

métier/occupation

Ϟ Photographe et consultant pour le CCG.

Orientation sexuelle

Ϟ Hétérosexuel.

situation financière

Ϟ Bonne.

situation amoureuse

Ϟ Célibataire.

arrondissement

Ϟ 6ème.

Je suis né à Tokyo, je vis à Tokyo et je mourrai à Tokyo. Enfin, pas trop tôt, j'espère.

C'est ce que j'aime me dire quand je pense à cette ville dans laquelle j'ai déjà passé vingt-trois ans. Vingt-trois années bien remplies et passionnantes, dont je ne regrette pas une seule seconde.

Je suis né à Tokyo, donc. Ma famille n'a rien d'exceptionnel : je suis le plus jeune enfant de la fratrie. Mes géniteurs, déjà heureux parents de deux garçons de 5 et 3 ans, se sont retrouvés un beau jour avec le petit Kaito sur les bras. Il ne leur fallut que quelques mois pour se rendre compte de leur erreur. J'étais un véritable petit diable, bien pire que mes aînés et que tout ce qu'ils avaient pu imaginer. Je n'étais pas méchant, non, juste très remuant et casse-cou. Il fallait me surveiller en permanence, ce qui épuisait ma mère et, plus tard, lorsqu'ils eurent l'âge de me garder, mes frères.

J'ai toujours beaucoup aimé mes frères. Ensemble, nous faisions les quatre cent coups et nous retrouvions toujours dans des situations inimaginables. Il y avait des hauts et des bas dans nos relations, mais je dois dire que contrairement à d'autres frères et sœurs qui passaient leur temps à se disputer, nous nous entendions plutôt bien. Notre petite maison était toujours animée, et avec nous, mes parents ne s'ennuyaient jamais.

En grandissant, au grand désarroi de mes proches, je ne me suis pas calmé. Mes professeurs me qualifiaient de perturbateur et d'agaçant et se plaignaient de mes bavardages. J'étais un élève moyen, dont les notes se situaient au-dessus de la moyenne, mais tout juste. Je n'étais pas stupide, non, seulement trop dispersé pour me concentrer et travailler correctement. Pendant mes années de collège et de lycée, au lieu de courir dans les rues avec mes frères, je sortais avec mes amis, mais ma motivation restait la même : les sensations fortes. Car s'il y a quelque chose que j'adorais, et que j'adore toujours, c'est bien l'adrénaline. J'ai pratiqué un grand nombre de sports plus ou moins extrêmes dans le but de la ressentir, mais rien n'a égalé le jour où j'ai rencontré une goule.

"Rencontré" est un bien grand mot. En réalité, je l'ai juste aperçue. Je devais avoir quinze, peut être seize ans, et je rentrais chez moi après une longue journée. Il faisait nuit depuis quelques heures déjà, et bien que ma mère insiste souvent pour que je prenne les transports en commun lorsque je rentrais aussi tard, j'avais décidé de marcher un peu pour me changer les idées. Elle affirmait que les rues n'étaient pas sûres, la nuit, et que les goules rôdaient, mais je n'y croyais pas. Il ne s'agissait que de contes, de légendes, pour faire peur aux enfants et aux adultes trop crédules. Je ne m'étais jamais autant trompé.

Je marchais tranquillement, absorbé dans mes pensées, lorsque des bruits étranges attirèrent mon attention. Il s'agissait d'un mélange de cris, de bruits de pas et de son qui m'étaient inconnus. Curieux, et inconscient du danger, je me suis approché. Dans une rue perpendiculaire, un groupe d'hommes équipés d'armes étranges combattait un homme dont le visage était caché par un masque. Fasciné, je suis resté plusieurs minutes à les observer sans bouger. Les goules étaient réelles, et j'en avais la preuve juste devant mes yeux. Je suis resté immobile un long moment, jusqu'à ce que l'un des agents du CCG ne me force à quitter les lieux et à me mettre en sécurité.

Ma passion pour les goules, ou peut être plutôt mon obsession pour elles, est née ce soir-là. Pendant plus d'un an, j'ai voulu être inspecteur au CCG. Je rêvais déjà de mes exploits au sein de l'organisation, de mes promotions et de la notoriété qui viendrait avec eux. Ma mère, cherchant peut être à me faire penser à autre chose qu'aux goules, m'a offert un appareil photo pour mes dix-sept ans. C'était un appareil bas de gamme, mais on dit souvent que ce n'est pas l'appareil qui compte, mais plutôt l'utilisation que l'on en fait. J'imagine que c'est la vérité, car c'est grâce à cet appareil que j'ai acquis une certaine renommée, bien qu'il ne s'agisse pas de celle à laquelle je rêvais quelques mois plus tôt. Mes premiers clichés de goules, que j'ai postés sur internet, ont eu un franc succès, ce qui m'a encouragé à continuer. En parallèle, j'ai commencé des études de droit, mais sans que cela ne me plaise vraiment. J'avais trouvé ma voie, et je comptais bien vivre de la photographie. Le droit était plutôt une voie de secours, un moyen de ne pas inquiéter ma famille.

Au bout d'à peine un an et demi, le CCG m'a contacté. L'organisation me proposait un emploi de consultant, et j'ai bien vite abandonné mes études. J'ai commencé à leur faire parvenir mes clichés et à les aider dans leurs enquêtes, ce qui me valut le droit de d'aller et venir (presque) à ma guise dans leurs locaux. Je pouvais rester des heures à arpenter les rues de Tokyo, de préférence la nuit, pour dénicher le sujet de ma prochaine série.

J'habite aujourd'hui dans le sixième arrondissement depuis plus de deux ans, grâce à la vente de mes travaux. Je vis toujours de ce métier si particulier, et je dois dire que je suis loin d'être malheureux. Je suis né à Tokyo, je vis à Tokyo, et je mourrai à Tokyo. J'espère simplement ne pas mourir trop tôt, car la plus grande ville du monde ne m'a pas encore livré tous ses secrets.